Belfort : Le plan social de l'Américain General Electric prévoit la suppression de 985 emplois selon les élus

48 heures à peine après les élections européennes, le groupe GE annonce son intention de supprimer un millier d'emplois sur son site de Belfort en Franche-Comté. Soit un quart des effectifs. Ce mardi 28 mai, les élus du Territoire appellent à la mobilisation générale. 

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Cette annonce arrive comme une "bombe" sociale au lendemain des élections européennes. Les syndicats redoutaient un tel scénario. C'est bien pire. Ils sont réunis ce mardi 28 mai à Paris en présence d' Hugh Bailey, nommé directeur général de GE France depuis le 22 avril. 

Le géant américain confirme envisager la suppression de plus de 1.000 postes en France, dans la branche turbines à gaz et au sein des services supports, principalement sur le site de Belfort et en région parisienne. GE a présenté aux instances "des projets d'évolution de l'organisation de ses activités gaz et de ses fonctions support", qui "pourraient entraîner un maximum de 1.044 réductions de postes, essentiellement sur les sites de Belfort, Bourogne dans le Territoire de Belfort et Boulogne-Billancourt".


985 emplois supprimés sur le seul site de Belfort selon les élus


985 emplois supprimés dans le Territoire de Belfort selon un élu local. Le coup est terrible. GE va supprimer selon cet élu 792 emplois dans la branche gaz et 193 dans le centre de services. General Electric emploie 4.000 personnes sur son site de Belfort dont 1.900 dans sa branche d'activité gaz, c'est donc un quart des effectifs globaux qui seraient concernés. Le site de Boulogne-Billancourt ne sera que très peu touché avec 50 suppressions de postes. "On est dans cet ordre d'un millier d'emplois qui vont disparaître sur Belfort" confie encore ce midi Damien Meslot maire LR de Belfort.

"C'est un gros coup dur pour le département quand on sait l'incidence de ces suppressions d'emplois sur la sous-traitance et dans les commerces. On estime à 3.000 les emplois qui seront touchés dans le plus petit département de France" réagit Florian Bouquet, président LR du département. "J'attends qu'Emmanuel Macron prenne la mesure et l'ampleur de ce plan social. Je souhaiterais l'entendre sur l'aéronautique, le plan hydrogène, le digital... Quand il y a de bonnes nouvelles, Emmanuel Macron vient à Belfort, quand il y a des problèmes, il se dérobe" lance le président du conseil départemental pour qui il y a eu un accord entre la République en marche et le patron de GE Larry Pulp afin de ne pas dévoiler ce plan avant les élections. "Nous ne nous laisserons pas faire et nous nous mettons en ordre de bataille comme nous l'avons fait en 2016 au moment des menaces de tranfert de la division Transport d'Alstom annoncées par le PDG du groupe Henry Poupart-Lafarge" conclut Florian Bouquet. 
 


Une annonce jugée "indécente" au lendemain des élections européennes


"L'indécence aura poussé le vice à annoncer ce plan social au lendemain des élections européennes" déplore Cédric Perrin sénateur LR du Territoire de Belfort. "On exige que l'Etat se mette maintenant à la table des discussions pour discuter de la diversification du site de Belfort" lance l'élu. "C'est terrible pour les salariés vers qui vont mes premières pensées, c'est terrible pour le département...il va falloir maintenant se retrousser les manches pour envisager la diversification des activités. Nous étions en contact depuis ces six derniers mois avec des groupes comme Safran, il y a d'autres pistes comme EDF" ajoute le sénateur du Territoire de Belfort. 

"On s'attendait à cette annonce, mais deux jours après les élections européennes, c'est vraiment se moquer du monde" réagit Michel Zumkeller, député UDI du Territoire de Belfort. L'élu posera d'ailleurs une question au gouverment cet après-midi à l'assemblée nationale. 
 


Les élus du Territoire de Belfort lancent un appel à la mobilisation générale


Dans un communiqué commun, ils font fronde. Damien MESLOT, Maire de Belfort et Président du Grand Belfort, Florian BOUQUET, Président du Département du Territoire de Belfort, Marie-Guite DUFAY, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, Cédric PERRIN, Sénateur du Territoire de Belfort, Michel ZUMKELLER et Ian BOUCARD, Députés du Territoire de Belfort demandent un rendez-vous rapide avec le Ministre de l’Économie et des Finances, Bruno LE MAIRE, pour évoquer la mise en oeuvre rapide des pistes de diversification qu’ils ont proposées avec les syndicats depuis maintenant plusieurs mois.

"En 2015, Emmanuel Macron, alors Ministre de l’Économie et des Finances, vantait le choix GE aux salariés devant la presse : « Belfort a un avenir industriel. Cet avenir industriel fait partie d'abord des engagements pris de part et d'autre, et ces engagements sont suivis par le Gouvernement ». Bruno Le Maire, actuel Ministre de l’Économie et des Finances, affirme étudier toutes les pistes de diversification pour préserver l’emploi et qu’aucun site ne fermera. Enfin, le Président de la République s’est engagé il y a quelques semaines en affirmant aux élus que la situation de General Electric faisait l’objet de la meilleure vigilance de l’État. Qu’en sera-t-il dans quelques années, lorsque le site de Belfort, privé de sa taille critique et de son savoir-faire, ne pourra plus répondre aux appels d’offres ?" s'interrogent les élus du département et la présidente de région.


"Nous garantissons l'avenir industriel de Belfort" dit Bruno Le Maire

Interrogé à l'Assemblée Nationale, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est engagé à préserver "l'avenir industriel de Belfort" et d'être "aux côtés" des salariés de Belfort. 
"Nous garantissons l'avenir industriel de Belfort", a affirmé le ministre à l'Assemblée nationale, en réponse à une question du député du Territoire de Belfort Michel Zumkeller (UDI). "Oui, nous sommes prêts à nous battre à vos côtés. C'est un coup dur pour Belfort, bien sûr, mais c'est un coup dur qui vient tout simplement de l'effondrement des commandes de turbines à gaz", a affirmé le ministre de l'économie, qui a proposé de recevoir les élus de la région "dans les jours qui viennent".

"Nous veillerons à ce que chacun des salariés bénéficie d'un accompagnement personnalisé", a expliqué le ministre, évoquant ensuite plusieurs pistes pour les salariés qui perdraient leur emplois. "Nous ferons en sorte que certains d'entre eux puissent retrouver une place chez Alstom dans la construction du TGV du futur", a-t-il affirmé, estimant que "quelques dizaines de salariés" de GE pourraient retrouver des activités dans ce secteur. "A ce stade, il n'y pas de garantie pour éviter les licenciements secs" même si "on va faire le maximum pour les éviter, concède-t-on à Bercy, en ajoutant que "GE a toujours eu l'habitude de faire des plans sociaux d'une manière extrêmement responsable" avec un accompagnement des salariés allant "bien au-delà de la loi".

Bruno Le Maire a rappelé l'existence d'un fonds de revitalisation de 50 millions dont pourrait "bénéficier" Belfort sur trois orientations l'aéronautique, le démantèlement des centrales nucléaires et l'hydrogène. Ce fonds a été financé par GE pour compenser des emplois non créés après la reprise d'Alstom en 2015.

 


GE est allé au-delà des 1.000 suppressions d'emplois en France 


GE avait lancé depuis le début de l'année plusieurs procédures de rupture conventionnelle collective (RCC) et de plans seniors au sein de sa division énergie.L'intersyndicale craignait que le groupe américain ne supprime 800 à 1.000 postes dans sa division turbines à gaz.

La semaine dernière plusieurs centaines de salariés avaient manifesté devant l'usine de Belfort lors du départ d'une turbine à gaz pour dire leur crainte d'un plan social.

Fin mars, Bruno Le Maire ministre de l'économie s'était déjà engagé à "étudier toutes les pistes industrielles possibles pour maintenir l'emploi" à Belfort.

Début mai, Emmanuel Macron avait assuré dans un courrier aux élus locaux dont le maire de Belfort Damien Meslot (LR)  que le dossier GE Belfort faisait l'objet de "la plus grande vigilance de la part de l'Etat".
 

Revoir l'édition spéciale du 19/20 en direct de Belfort

Le début du JT est à 1'15 de cette vidéo.

 
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